Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE, a publié en avril 2019 des analyses complémentaires au bilan prévisionnel (BP) 2018, explicitant les conditions de fermeture des centrales à charbon d’ici 2022. Si le cas de base étudié dans le BP 2018 montrait la possibilité technique de fermer ces centrales tout en conservant un niveau de sécurité d’approvisionnement équivalent à aujourd’hui, les variantes étudiées dans cette nouvelle étude ont montré que dans certaines configurations particulièrement dégradées, le critère de sécurité d’approvisionnement pourrait ne plus être respecté en 2022.
Après avoir rappelé les enseignements apportés par RTE et les conclusions retenues par le gouvernement, cette note d’analyse propose d’explorer différents leviers permettant à court terme de réduire la puissance électrique appelée, notamment en période de pointe, et donc de permettre la fermeture des centrales à charbon même en conditions dégradées, sans crainte de nuire à la sécurité d’approvisionnement.
Cette note n’a pas pour objet de commenter la pertinence de l’objectif d’arrêt des centrales à charbon d’ici 2022. La réduction de la puissance électrique demeure une nécessité, quel que soit le mix électrique envisagé. Il est simplement rappelé qu’en matière de réduction des émissions françaises de gaz à effet de serre, la fermeture de ces moyens de production reste une action marginale : les centrales à charbon ont représenté en 2018 environ 1 % des émissions françaises.