En priorisant les usages et en suivant une autre boussole que la seule compétitivité internationale, les politiques industrielles européennes peuvent contribuer à réduire notre dépendance vis-à-vis du reste du monde, en particulier pour les minerais et métaux critiques
Les métaux sont devenus un enjeu géopolitique majeur, et l’actualité rappelle constamment que la maîtrise de cette ressource est associée à la puissance d’un pays ou d’une région. Annexion du Groenland pour ses ressources métalliques, soutien à l’Ukraine conditionné à l’exploitation des ressources en terres rares du pays... Au-delà de leur caractère outrancier, les saillies de Donald Trump révèlent à quel point l’acquisition de ressources métalliques préoccupe la première puissance mondiale.
Cet engouement illustre la place croissante des métaux et notamment des métaux « critiques » dans des secteurs stratégiques comme l’armement et les nouvelles technologies du numérique et de l’énergie. Ainsi, la demande en matières premières critiques devrait être multipliée par quatre d’ici 2040, selon l’Agence internationale de l’énergie. Cependant, les perspectives d’accroissement de l’exploitation minière et de l’usage accru des métaux présentent des risques économiques et écologiques importants.
Du point de vue économique, la désindustrialisation française et européenne des dernières décennies a entraîné une perte de compétitivité dans certaines filières et une dépendance aux importations de produits métalliques bruts et raffinés, ainsi qu’aux produits finis et semi-finis. C’est par exemple le cas des véhicules électriques, indispensables pour la transition énergétique européenne, dont les importations chinoises représentent aujourd’hui presque un quart du marché européen alors qu’elles n’en représentaient que 1 % il y a cinq ans. Cette dépendance est à même de compromettre les bénéfices attendus de la réindustrialisation.
Du point de vue écologique, l’exploitation minière engendre des conséquences néfastes comme la pollution des sols, des cours d’eau et des nappes phréatiques, la surconsommation d’eau, la destruction d’habitats et la production de déchets dont le traitement peut s’avérer complexe et coûteux. En effet, les secteurs de la mine, du raffinage et de la sidérurgie représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre et 10 % des impacts sur la santé des matières particulaires à l’échelle mondiale [International Resource Panel, 2019]. La réduction des teneurs en minerais dans les mines et la perspective d’un « rush minier », y compris en Europe, fait peser le risque d’une aggravation de ces impacts.
Les métaux sont majoritairement utilisés dans des secteurs classiques de l’économie comme le bâtiment, les infrastructures et le transport. En France, près de la moitié de l’acier produit à partir de minerai de fer est utilisée dans le secteur de la construction, tandis que 19 % le sont dans l’industrie automobile. Au niveau européen, le cuivre et l’aluminium sont principalement utilisés dans le secteur du bâtiment, et les deux tiers du nickel dans la production d’acier inoxydable.
Cependant, d’autres secteurs émergent. Le numérique, l’industrie militaire et les technologies de la transition énergétique (véhicules électriques, énergies renouvelables, pompes à chaleur, etc.) s’imposent progressivement comme de nouveaux moteurs qui s’ajoutent à la demande de métaux.
L’Union européenne (UE) est fortement dépendante des importations de métaux, symptôme d’une fragilité stratégique persistante. En 2023, elle importe en moyenne 0,47 tonne de minerais métalliques par habitant, contre seulement 0,27 tonne exportée. Ce déséquilibre, constant depuis le début des années 2000, traduit une dépendance structurelle aux importations, fluctuant autour de 53 % bien que légèrement en baisse sur la période 2010-2023.
Métal par métal, la situation révèle une vulnérabilité marquée. Concernant les grands métaux industriels, l’Europe importe 80 % du minerai de fer nécessaire à sa sidérurgie, 90 % de la bauxite indispensable à la production d’aluminium (60 % de dépendance aux importations pour l’aluminium raffiné) et 50 % du cuivre, qui est aussi classé comme critique par la Commission européenne. La dépendance est également très élevée pour plusieurs autres métaux critiques : 80 % du minerai de cobalt à destination des batteries, 60 % du silicium métal utilisé pour les semi- conducteurs, 75 % du nickel affiné et 85 % des terres rares légères, indispensables aux moteurs électriques à aimants permanents. Plus alarmant encore, certaines ressources, comme les terres rares lourdes, le niobium, le titane métal et le phosphore, sont importées à près de 100 %.
Le constat de la présence de tels métaux critiques importés dans les technologies bas carbone invite tout de même à la prudence. Face aux discours qui exacerbent l’impact de la transition énergétique sur l’activité minière, une analyse plus fine, telle que celle menée par Takuma Watari et al. [2021], montre qu’en intégrant l’extraction des énergies fossiles dans le bilan global, la transition énergétique permettrait de réduire le volume total de l’activité minière. Par ailleurs, le lien entre transition et consommation de métaux dépend fortement des choix technologiques opérés .
L’absence d’une stratégie cohérente d’approvisionnement a en outre posé des difficultés à l’Europe. La chaîne de valeur des métaux est largement dominée par un petit nombre d’acteurs, au premier rang desquels figure la Chine, qui dispose de peu de ressources minières sur son territoire par rapport à son économie, mais contrôle une part importante des opérations minières mondiales, notamment dans plusieurs pays africains et en Indonésie. Ainsi, si les mines présentes sur le territoire chinois ne représentent que 4 % de la production de cobalt et de nickel, la Chine détient financièrement environ 40 % des gisements mondiaux [Agence internationale de l’énergie, 2024].
Pékin domine aussi le raffinage des métaux et en particulier des métaux critiques. En 2023, la Chine représentait plus de 40 % du raffinage mondial de cuivre, 75 % du silicium métal et 90 % des terres rares. Elle raffine également environ 50 % du lithium, près de 100 % du graphite et 80 % du nickel et du cobalt pour des usages batteries, tout en produisant 80 % des batteries elles-mêmes . Cet avantage ne repose pas uniquement sur la maîtrise des matières premières : des coûts de production réduits, une énergie abondante et bon marché (bien que très carbonée), un avantage technologique dans certains procédés industriels ainsi qu’un marché intérieur dynamique lui permettent d’imposer ses standards industriels et de capter une part croissante de la production à forte valeur ajoutée.
Cette stratégie s’inscrit dans un projet industriel de long terme. Avec le plan « Made in China 2025 », Pékin s’est donné pour objectif en 2015 de consolider sa souveraineté industrielle en contrôlant progressivement chaque maillon de la chaîne de valeur. Cette politique commence à porter ses fruits : aujourd’hui, la Chine produit des batteries pour véhicules électriques deux fois moins chères que celles fabriquées en Europe ou aux Etats-Unis et s’impose comme le leader mondial du secteur, porté par une demande intérieure dynamique, consolidé par l’atteinte en 2024 d’une parité de prix entre voitures thermiques et électriques.
Comparée à la Chine, l’Europe accuse un retard significatif alors que la compétition internationale pour l’accès aux métaux s’intensifie et s’éloigne progressivement du cadre du « doux commerce » libéral. Cette dynamique pose une question essentielle : l’Europe est-elle irrémédiablement condamnée à dépendre de puissances plus influentes ? Répondre à cette interrogation suppose d’analyser la notion même de dépendance.
L’UE a formalisé cette réflexion dès 2008 avec la Raw Materials Initiative (COM(2008) 699), qui a abouti à une méthodologie pour identifier les matériaux critiques, c’est-à-dire ceux jugés indispensables pour répondre aux besoins de l’économie européenne. Depuis 2011, cette liste a été régulièrement mise à jour. La criticité d’un métal est déterminée selon deux critères : le risque de rupture d’approvisionnement (supply risk), prenant en compte la stabilité politique des pays producteurs, et son importance pour l’économie européenne (economic importance). Toutefois, cette approche présente une limite majeure : elle évalue la criticité des métaux à un instant donné sans interroger les usages de ces ressources ni la pertinence stratégique des secteurs qui les consomment. Elle traduit une logique de court terme, axée sur la rentabilité immédiate plutôt que sur une priorisation stratégique des besoins
On retrouve les mêmes lacunes méthodologiques dans des initiatives européennes plus récentes, notamment la législation européenne sur les matières premières critiques (Critical Raw Materials Act ou CRMA) et le Pacte pour une industrie propre (Clean Industrial Deal ou CID). Le CRMA fixe plusieurs objectifs à l’horizon 2030 : l’extraction de 10 % des besoins annuels de l’UE en matières premières sur son propre sol, le raffinage de 40 % de sa consommation et le recyclage de 15 % des matériaux utilisés. Le CID, quant à lui, vise à porter le taux d’utilisation circulaire des matériaux de 11,8 % à 24 %.
Ces initiatives traduisent une réelle volonté politique de réduire la dépendance européenne aux importations de métaux, mais n’intègrent pas une réflexion approfondie sur la pertinence à long terme des modes de consommation actuels, ni sur les usages précis des métaux stratégiques, ni sur le volume total de la demande en métaux afin de répondre à nos besoins essentiels. Sans une maîtrise de la demande future en métaux, ces objectifs risquent de se heurter à des difficultés sur le terrain et à une augmentation continue des importations en volume (malgré le respect des objectifs en pourcentage), accentuant paradoxalement la dépendance qu’ils cherchent à réduire.
L’exemple de l’électrification automobile illustre cette contradiction : les pouvoirs publics ont encouragé cette transition vers l’électrique sans prendre en compte la déconnexion croissante du parc automobile par rapport aux besoins réels de mobilité des individus. Ainsi, les constructeurs ont concentré leur offre sur des modèles haut de gamme de type SUV, leur permettant de générer des marges plus importantes. Or, ces modèles sont plus gourmands en métaux, sont peu accessibles financièrement pour les ménages et peinent à rivaliser avec la concurrence chinoise. Cette absence de stratégie a conduit à une impasse industrielle, sociale et écologique.
Le projet Minimal, porté par l’association négaWatt, propose une démarche permettant de répondre à nos besoins essentiels de manière socialement souhaitable et écologiquement soutenable. Elle s’appuie sur le concept des Decent Living Standards 5 (url :#footnote5_yujua78) définissant un ensemble de besoins essentiels pour mener une vie décente et qui sont quantifiés dans les secteurs du logement, de l’énergie, de la mobilité, de l’alimentation, etc. Notre approche vise donc à modéliser la quantité minimale de métaux indispensable pour satisfaire ces besoins essentiels, tout en respectant les frontières planétaires et en évitant une consommation excessive et non nécessaire de métaux
Cette approche normative permet de hiérarchiser les usages des métaux et de limiter leur consommation sans compromettre la satisfaction des besoins essentiels. Par exemple, la réduction de la construction neuve couplée à une réorganisation du parc de logements déjà existants permet de limiter la consommation de cuivre et d’acier tout en assurant à chacun le nombre de mètres carrés nécessaire pour un niveau de vie décent.
Ce type d’ajustement contribue à une diminution structurelle de la consommation de métaux, contrairement aux approches adoptées par la Commission européenne, qui ne questionnent pas et ne cherchent pas à maîtriser la croissance de la demande. En conséquence, comme l’illustre la figure 2 page 57, l’approche de négaWatt permet d’éviter que les métaux pour les technologies de la transition énergétique (qui répondent à des besoins essentiels) viennent s’ajouter à une demande totale non maîtrisée, comme on a pu l’observer sur la période 2020-2023 [Agence internationale de l’énergie, 2024].
Si la démarche du projet Minimal permet de réduire la consommation totale de métaux, certaines exceptions persistent. L’augmentation de la demande pour certains matériaux stratégiques, comme le lithium et le cuivre, reste inévitable en raison de nouveaux usages, notamment pour la production de batteries de véhicules électriques, mais n’est pas une fatalité : de nombreux leviers existent pour rationaliser la consommation de ces ressources tout en maintenant un même niveau de service.
Le premier levier repose sur la « sobriété dimensionnelle », qui consiste à favoriser la production de véhicules électriques de plus petite taille. Réduire le poids des voitures permet d’alléger la taille des batteries nécessaires à leur alimentation, limitant ainsi la consommation de lithium et de cuivre (– 13 % pour l’empreinte en lithium primaire et – 9 % pour le besoin en cuivre total primaire ou recyclé). Ce choix présente également un intérêt industriel : face à une concurrence chinoise très compétitive, une production européenne axée sur des véhicules plus légers permettrait de réduire les coûts et d’offrir une alternative viable aux consommateurs.
Un second levier réside dans la « sobriété collaborative », qui passe par le développement du covoiturage et de l’auto-partage. Encourager ces alternatives à l’auto-solisme réduirait significativement les besoins en nouveaux véhicules et, par conséquent, la consommation de lithium et de cuivre. Les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle déterminant en facilitant ces pratiques à travers des mesures incitatives : déploiement d’infrastructures de covoiturage, création de bonus auto-partage, aménagement de places de stationnement réservées, etc.
Enfin, la « sobriété d’usage » ou « sobriété organisationnelle » constitue un troisième levier. Elle consiste à réduire la demande en transport à travers une meilleure planification urbaine, en rapprochant lieux de travail, commerces et logements.
Ces différents leviers permettent de réduire la consommation cumulée de lithium primaire de plus de 59 % entre 2018 et 2050 par rapport aux projections tendancielles (voir figure 1 ci-contre), tout en diminuant de 41 % les besoins en cuivre pour le transport routier, soit une économie de 22,4 millions de tonnes de cuivre sur la même période.
Au-delà des mesures de sobriété, une diversification des technologies est indispensable pour réduire la dépendance à certains métaux. Cela passe dans ce cas par la diversification des chimies de batteries en intégrant davantage de batteries lithium-fer-phosphate (LFP), moins gourmandes en lithium, nickel et cobalt que les batteries nickel-manganèse-cobalt (NMC), majoritaires aujourd’hui en Europe .
L’électrification n’est pas la seule solution pour le transport routier de marchandises : la motorisation au biogaz, reposant sur des réseaux de gaz existants, est une alternative bas carbone et économique pour les poids lourds.
La sobriété et la diversification sont essentielles pour garantir une réelle autonomie stratégique. Cependant, pour limiter notre dépendance aux importations de métaux, il est également nécessaire d’agir sur l’amont de la chaîne de valeur : cela implique de mieux exploiter les ressources disponibles sur notre territoire, de développer plus d’économie circulaire et de renforcer nos capacités de recyclage.
Une politique plus ambitieuse en matière d’économie circulaire est indispensable. Le recyclage, bien que plus coûteux en moyenne, offre un double avantage : il limite notre dépendance aux importations et réduit les impacts environnementaux liés à l’extraction de matières premières. Le nouveau règlement européen sur la fin de vie des batteries (règlement UE 2023/1542) fixe un objectif de recyclage de 70 % des batteries lithium-ion d’ici 2030 et impose un taux de lithium recyclé dans toutes les nouvelles batteries de 6 % à la même échéance. Si ces objectifs sont louables, ils doivent être accompagnés d’un taux de collecte minimum pour les batteries de grande capacité et par des mesures plus contraignantes pour s’assurer que le recyclage repose effectivement sur les batteries en fin de vie et non uniquement sur les chutes de production.
Pour garantir une partie de nos approvisionnements tout en assumant une partie des impacts sociaux et environnementaux de l’extraction minière, l’extension et l’ouverture de certaines mines et d’usines de raffinage en Europe sont nécessaires, mais ne sauraient se dissocier d’un encadrement strict. Bien que les objectifs à 2030 du CRMA représentent un chantier minier colossal [Hache et Normand, 2024], cela ne doit pas servir de prétexte à une approbation systématique des nouveaux projets miniers au détriment de la protection environnementale. Le renforcement de la réglementation de l’activité minière permettrait de réduire les impacts (parfois irréversibles) sur les écosystèmes.
De plus, il serait crucial de s’assurer qu’aucun projet minier ne voit le jour dans des zones écologiquement sensibles, telles que les réserves de la biosphère ou les sites classés Natura 2000. Par ailleurs, des mesures d’atténuation des impacts devraient être systématiquement mises en place, à l’image de l’électrification des procédés miniers ou de la rationalisation de la consommation d’eau, inspirées des meilleures pratiques possibles.
Au-delà de ces critères environnementaux, l’ouverture de nouvelles mines devrait être soumise à une exigence de cohérence avec les besoins stratégiques. Il ne s’agirait pas seulement d’exploiter des ressources sur le territoire européen, mais de s’assurer que celles-ci soient destinées à des usages vertueux. L’exemple du projet de mine de lithium dans l’Allier est à ce titre emblématique : l’entreprise Imerys affirme que la mine permettra de construire environ 700 000 véhicules ; ce qui correspond à des SUV de deux tonnes alors qu’ils pourraient tout aussi bien servir à la fabrication de 1,2 million de citadines ou de 11 millions de microvoitures…
La conditionnalité de l’ouverture de mines à la production de produits réellement vertueux a été évoquée par les participants au débat public autour du projet Imerys dans l’Allier. Une planification intégrant l’aval de la chaîne de valeur apparaît donc essentielle, tant pour garantir la soutenabilité écologique des projets miniers que pour assurer leur acceptabilité sociale.
Enfin, pour les matières premières que l’Europe ne peut produire elle-même, il est indispensable de repenser nos relations avec les pays fournisseurs. Plutôt qu’une approche purement extractiviste, fondée sur une logique de dépendance unilatérale, il conviendrait d’établir des partenariats équitables avec les nations du Sud global. Ces accords devraient intégrer un transfert de compétences, la formation technique des acteurs locaux et une participation accrue de ces pays aux différentes étapes de la chaîne de valeur, afin d’inscrire ces coopérations dans une logique durable et mutuellement bénéfique.
En combinant sobriété, recyclage ambitieux, extraction plus responsable et coopération équitable, il est possible de réduire significativement la dépendance européenne aux matières premières importées, tout en limitant notre empreinte écologique et en garantissant un modèle de développement plus juste.
Au total, et comme l’illustre la figure 2 page 57, l’activation conjointe des différents leviers – sobriété, diversification et économie circulaire – établis grâce à une réflexion poussée sur nos besoins permettrait de nettement diminuer la dépendance française et européenne aux importations de métaux stratégiques, tout en garantissant un niveau de service optimal et en assurant une transition énergétique compatible avec l’urgence climatique.
Dans le cas de l’électrification du transport routier, ces trois leviers permettraient non seulement de développer une résilience vis-à-vis des approvisionnements en lithium et d’autres métaux critiques mais aussi de favoriser une équité globale permettant aux autres régions du monde d’entamer cette décarbonation.
Indépendamment des stratégies industrielles envisagées pour chaque métal, l’Europe et la France devront actionner les leviers de la sobriété, du recyclage et de la relance minière encadrée afin de réconcilier les enjeux économiques et écologiques.
Une réflexion sur les besoins essentiels permettant de réduire les risques d’approvisionnement en métaux est indispensable. Ne pouvant se passer totalement d’importations, l’Europe doit agir pour réduire sa demande. C’est une opportunité lui permettant de renforcer la résilience de ses industries vis-à-vis de ses fournisseurs extérieurs et de limiter l’impact environnemental de l’exploitation minière.
Certains responsables politiques sont tentés de sacrifier l’environnement sur l’autel de la compétitivité. Relancer l’industrie minière dans des zones protégées au nom d’une transition énergétique, c’est omettre que cette dernière n’est pas nécessairement synonyme d’augmentation de la demande minière globale. Il est tout à fait possible de concilier résilience et décarbonation de nos économies avec les impératifs écologiques.
La dépendance à l’égard des importations de matières premières ne doit pas être vue comme une fatalité mais comme un choix. Un choix reposant sur un dogme économique qui ne conçoit pas l’activation des leviers de sobriété agissant directement sur la demande.