On parle des impacts sociaux et environnementaux de l’extraction des métaux. Mais de quels impacts est-il question ? Comment se manifestent-ils ?
Le stockage à l’air libre des déchets miniers libère des substances naturellement présentes dans la roche qui peuvent être toxiques ou radioactives, ou encore à l’origine de l’acidification du milieu ; les déchets miniers pollueraient ainsi plus de 480 000 km de cours d’eau [1]…
Certains produits dangereux peuvent en outre être rejetés dans la nature lors du traitement du minerai : le traitement du nickel en Russie par exemple rejette du dioxyde de soufre à l’origine de pluies acides sur la région de Norilsk.
L’extraction minière contribue fortement à dégrader les écosystèmes (sécheresse, déforestation, perte de biodiversité, destruction des habitats naturels…). Or la moitié de l’extraction mondiale de minerais métalliques a lieu à 20 km ou moins de territoires protégés, et 8 % dans des zones protégées. En 2019, 79 % de l’extraction mondiale de minerais métalliques provenait de cinq des six biomes les plus riches en espèces [2].
Les impacts sanitaires de ces pollutions sont dramatiques, mettent en danger les moyens de subsistance des communautés locales et provoquent des déplacements contraints de population : plus de 23 millions de personnes vivent aujourd’hui sur des zones contaminées par les mines présentes et passées [3] ! Les accidents tels que les ruptures de digue de rétention des déchets de l’extraction, sont à l’origine de centaines de victimes.
Une part significative de l’activité minière est illégale [4], incluant parfois le travail des enfants, comme l’illustre les cas des mines de cobalt en RDC ou de mica en Inde.
Facteur aggravant : la déplétion minière 📉
La qualité des ressources diminue au fil du temps, ce qui entraîne une augmentation des impacts environnementaux et sanitaires : l’extraction de métaux à partir de gisements de plus en plus pauvres nécessite une utilisation plus importante d’énergie et d’eau, et conduit à toujours plus de déchets miniers.
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[1] Macklin, M. G., C. J. Thomas, A. Mudbhatkal, P. A. Brewer, K. A. Hudson-Edwards, J. Lewin, P. Scussolini, D. Eilander, A. Lechner, J. Owen, G. Bird, D. Kemp, et K. R. Mangalaa. 2023. « Impacts of metal mining on river systems : a global assessment ». Science 381(6664):1345‑50. doi : 10.1126/science.adg6704
[2] Luckeneder, Sebastian, Stefan Giljum, Anke Schaffartzik, Victor Maus, et Michael Tost. 2021. « Surge in global metal mining threatens vulnerable ecosystems ». Global Environmental Change 69:102303. doi : 10.1016/j.gloenvcha.2021.102303.
[3] Macklin, M. G., C. J. Thomas, A. Mudbhatkal, P. A. Brewer, K. A. Hudson-Edwards, J. Lewin, P. Scussolini, D. Eilander, A. Lechner, J. Owen, G. Bird, D. Kemp, et K. R. Mangalaa. 2023. « Impacts of metal mining on river systems : a global assessment ». Science 381(6664):1345‑50. doi : 10.1126/science.adg6704.
[4] Pour l’exploitation des terres rares par exemple, les estimations de la part de production illégale varient entre 20% pour 2014 (Adamas Intelligence, 2016 in Balomenos et al., 2017) à plus de 40 % de la production chinoise totale (BRGM, 2015, p. 126), une étude modélise la part des revenus mondiaux dégagés de la vente des terres rares lourdes attribuable au secteur illégal à 59% (Nguyen & Imholte, 2016).
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